L'angoisse nous ronge

Publié le par Crystal

Sommes-nous libres ? Certainement personne ne nous force, l'arme au poing, à nous comporter de telle ou telle façon, nous ne sommes pas non plus enfermés dans une sombre prison qui vient clore nos horizons, et pourtant quelque chose nous empêche d'exploiter les possibilités infinies qui s'offrent à nous.

Cette chose, c'est l'angoisse. Par exemple la peur du regard et du jugement des autres, le refus de la différence des autres et de se sentir soi-même différent, le besoin de se justifier, la crainte de l'avenir, l'abscence d'autocritique, les certitudes inébranlables parmi tant d'autres.

Tout simplement parce que la liberté est aussi une chose émotionnelle, une chose à laquelle on doit apprendre à faire confiance. Faute de quoi, nous sommes piégés dans une impression de fatalité qui nous pousse à rejeter la responsabilité des échecs sur l'autre ou sur la société. En réalité notre conduite nous est dictée de l'extérieur, pas par une personne qui détiendrait l'authorité sur nous (bien que ce soit une façon courante de se le représenter) mais simplement par le fait de la pression sociale et de la representation que nous en avons.

Nous avons au minimum envers nous-mêmes la responsabilité de nous défendre face à ce phénomène. Nous ne pouvons pas nous désengager de notre existence et nous borner à la subir passivement, car à ce moment l'existence même devient absurde. Il nous appartient donc nécessairement de nier cette fatalité, de remettre en question l'ordre immuable des choses, et ainsi de nous reposséder de notre propre existence.

Il nous faut apprendre à distinguer ce que nous avons réellement choisi de ce qui nous est imposé par les circonstances. Il nous faut apprendre à nous choisir nous-mêmes dans ce que nous avons encore d'indépendant. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser le monde définir notre identité. Alors seulement, "la vie" deviendra "ma vie".

C'est la condition nécessaire pour qu'il puisse y avoir des choix et des alternatives. Le sens unique de notre existence passée débouchera alors sur un réseau de chemin aux nombreux carrefours. Nous aurons la possibilté de faire des erreurs sans que personne d'autre que nous-mêmes ne puisse nous sanctionner pour cela. Et nous aurons alors le choix d'aimer notre propre vie.

Publié dans Reflexions

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