Le paradis, demain ou peut-être jamais

Publié le par Crystal

L'Homme vit d'espoir, dit-on. Que ce soit l'espérance d'un vie après la mort, libre de souffrance, ou bien la poursuite d'une "cité idéale" où règne la justice, ou bien l'évasion perpetuelle dans la poursuite des richesses matérielles qui ne font que camoufler le vide intérieur, ou bien même, comme moi, ce besoin de comprendre, de scruter chaque caractère du livre de la vie comme si un secret y était caché; dans tout cela il semble bien que ce soit nos illusions, notre recherche désespérée d'une satisfaction extérieure qui mène le monde.

Une chose me vient à l'esprit: cette satisfaction, ce bonheur que nous cherchons ailleurs, qui doit toujours venir dans un futur hypothétique, pourrait très bien ne jamais arriver. Ce qui nous interesse réellement, ce n'est pas ce bonheur de demain mais plutôt celui d'aujourd'hui. Toutes ces recherches ne font qu'exprimer et alimenter ce sentiment de manque que nous éprouvons dans le présent.

A croire que le présent est vraiment trop laid, dans son imperfection, pour qu'on puisse accepter de le voir et d'y trouver son bonheur. Pourtant c'est là que se situe la seule réalité que nous connaissions. La refuser, la fuir, n'est-ce pas là ce qui justement fait notre malheur ? La vie nous file entre les doigts alors que, endormis, nous contemplons des visions abstraites de perfection qui nous laissent toujours le sentiment que quelque chose nous échappe.

    "Qui sait se satisfaire est riche."

Cette phrase ancienne contient peut-être toute la vérité que l'on puisse réellement trouver: placer son coeur en dehors de soi-même, s'attacher à l'irréel, voilà la plus grande erreur, car c'est celle qui nous fait passer à côté de nous-mêmes. Il vaut mieux vivre dans le présent, bon ou mauvais mais quoiqu'il en soit réel, que de construire un paradis dont l'essence même est d'être absent.

Publié dans Reflexions

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